Ciao a tutti
J'avais complètement zappé sur l'ouverture des inscriptions des JD
à Carole et m'étais réveillé le 8 Juillet.
Cette date ne vous dit peut-être rien mais se situe 3 semaines
après ma fracture du bassin, survenue le 15 Juin.
Je marchais encore avec les béquilles, ce n'était que dans 10
semaines, ça devrait le faire
Lors du 1er contrôle technique le 17 Juillet, à la question de mon
épouse à l’attention du chirurgien, "Quand pourra-t-il refaire de
la moto ?", il répondit : "S’il avait été professionnel (sic), dès
aujourd’hui !".
Il était donc confiant, moi aussi
Plus beaucoup de places disponibles, J.P Zimmermann me confirme
fin Juillet mon inscription en Maestro C avec la 900SS.
Quelques menus travaux ont été nécessaires en Aout pour (re)mettre
Sarace en l'état : une araignée, un levier et MC d'embrayage, de
l'enduit renforcé en fibre et de finition, mise en place de
repose-pieds en alu en lieu et place de ceux en téflon, redressage
du réservoir et quelques pattes de fixation à détordre.
Samedi 15 Septembre
Je charge la voiture avec la boite à outils, les consommables (1/2
guidons, platines, plaquettes), les liquides, des Rennsport (les
Racetec sont bien entamés), l’Optimate (la batterie est faible) et
des bières
On arrive sur le circuit samedi à 7h30 avec Elisabeth qui sera ma
commissaire et on retrouve Jean-Luc et sa 888 de 71000 kms qui
tournera en Strada. 3 séries de 25mns par jour, c'est assez pour
mon ex-vieil os et me laissera du temps pour la récupération.
Passage à l'administratif, remise du bracelet, inscription
d'Elisabeth pour être commissaire et un chronomètre comme cadeau.
On part pour le contrôle technique. Sarace ne veut pas démarrer.
On branche les câbles sur la 888 et braoummmm. Arrivée au CT où on
me fait remarquer que mes plaquettes AV sont presque mortes (!) et
qu'un silentbloc du radiateur d'huile donne des signes de fatigue.
Au retour, je branche immédiatement la batterie sur l’Optimate.
Eric (Ducater6) nous rejoint et il sera là tout le we pour être le
commissaire de Jean-Luc. Un vrai pote !! Ne lui manquait que le
short en satin
On va se jeter un café, je salue Philippe Besançon qui tournera en
Maestro A # 67 avec sa SSie.
Elisabeth part au poste Fox (sortie de parabolique) pour sa série
de 9 à 11h. Eric est au Paf (du Pif-Paf).
Jean-Luc part pour sa série Strada (qui précède la mienne Maestro
C). Durant sa série, Elisabeth tente de convaincre un lapin de ne
pas traverser la piste. Il a l’air complètement shooté, le
kérosène de CDG et les échappements des 2 temps l’ont sérieusement
atteint. Il finira écrasé en descente de lit !
Je me prépare tranquillement, un peu d’appréhension, Sarace
démarre difficilement du 2ième coup avec le dernier électron
disponible.
Je croise et salue RV en arrivant à la pré grille.
Quelques minutes d’attente et on nous libère. Je suis en phase de
rééducation, j’ai décidé d’y aller calmos, pour vérifier primo que
j’ai correctement effectué les opérations de remontage /
réparation et secundo que ce vieux corps dont les filles étaient
folles est capable de fonctionner à nouveau
Ben ……. Ce n’est pas si concluant que ça
Je rencontre des problèmes de sélection de vitesse. Quand en
milieu de ligne droite tu cherches la 5, tu ne la trouves pas, bon
… ce n’est pas encore trop grave excepté le fait que cela doit
perturber sérieusement celui qui tu suces la roue, mais quand en
bout de ligne droite tu cherches à rentrer la 3 et qu’elle est aux
abonnés absents, c’est plus gênant
Pas un seul tour sans y être confronté…
D’autre part, j’ai l’impression que des synapses sont parties en
vacances ou sont restées sur le bitume à Lurcy-Lévis. Très peu de
gaz en sortie de courbe, pas de vivacité sur la moto … un poireau
de 1ère classe ! Puis également dans les courbes à droite,
quelques flashs de la chute à Lurcy
On rentre au paddock, je vérifie la tringlerie de sélection et
m’aperçois que j’ai serré comme un goret l’écrou du repose-pied
qui maintient la tringlerie. De ce fait, rien ne coulisse. Je
dessers d’un ½ tour et cela à l’air OK.
Pendant ma série, Jean-Luc a contacté José (aVé-Rell) pour qu’il
me ramène une batterie au gel car j’en ai marre de me balader avec
un fer à cheval dans la botte gauche et un trèfle à 4 feuilles
dans la droite pour augmenter mes chances de démarrer. Ça tombe
bien, il était dans un bouclard.
Il arrive vers 11h alors que l’on mate les autres séries à
l’entrée de la parabolique. Y en a qui envoient sévère !!
On rentre au paddock, on branche la batterie sur l’Optimate, on se
sert une mousse, on déconne, on discute de tout et de rien,
surtout de rien même !!!!
José s’absente pour un rdv chez le coiffeur. Dire qu’il en avait
besoin, il est comme moi, ça fait des années qu’on a plus les
cheveux dans les yeux
On discute quelques minutes avec Jean-Marc LeJeune à qui j’ai
acheté l’araignée.
Arrive la deuxième série, Sarace ne démarre pas, un coup de câble
sur la Vectra et braoum. J’arrive un peu à la bourre et rattrape
le train. Ça va un peu mieux, encore très gauche / raide sur la
moto, je sors à peine ¼ de fesse à droite et 1/8 à gauche. Quand
je suis en extension / compression, j’ai encore quelques légères
douleurs. Vu que je ne veux pas rester bloqué et ne pouvoir
remonté d’une position trop extrême, on joue au gentleman driver.
Encore quelques problèmes de sélection. Lors d’une interruption,
je m’aperçois que la vis qui bloque le repose-pied a du jeu, ce
qui donne du flou à la sélection. Un resserrage à la main durant
cette interruption permettra de finir quasi normalement la série.
A la sortie, Eric me dit : « 1’21, pas mal ! » L’Alfano lui me
crache 1'22''54.
Quelques freinages très appuyés vers les 120m ayant généré des
broutages me feront vérifier les garnitures des plaquettes AV.
Elles sont encore largement bonnes, ~50%. Lors du CT, c’était le
petit matin, le soleil n’est pas encore levé …
Il est temps de casser une graine, le soleil se lève vraiment, la
journée est superbe, on est tous content de se revoir et d’être
ensemble, on se fait plaisir. Le bonheur !
On va boire un café et je croise Deky avec qui je tape la discute.
Il me raconte ses sorties de l’année et la casse moteur de son
900SS à Croix lors des Rosso Corsa. Je lui parle de mes sensations
pas terribles et du fait que j’ai modifié les paramètres de la
fourche. Au lieu de 22mm en précharge et 33mm en hauteur de tube
dans le T, j’ai mis 15 et 25. Est-ce lié ?
Ensuite je vais saluer RV et on partage nos expériences de vieux
cascadeurs. J’écoute ses sages conseils
)
Christian91, célèbre inventeur Giupponi's vient nous rejoindre au
campement.
Appel pour la 3ième série, équipement en règle.
On patiente environ 20mn en pré-grille, un désaccord nait entre la
direction du circuit et le DCF dont l’origine semble être le
nombre de commissaire et leur emplacement. Nous sommes enfin
libérés, le corps se réveille doucement, quelques sensations
reviennent, mais je ne pose pas encore le genou. Le sol me semble
loin, j’ai quelques douleurs dans la main gauche, je déhanche un
poil plus. Mieux mais encore des problèmes de sélection. Je pense
que c’est ma position qui est mauvaise plutôt qu’un défaut de
tringlerie & co. Lors du tour de décélération, j’aperçois
Elisabeth avec l’appareil photo dans la parabolique, je me
retourne, lui fait un signe et manque de ma faire le bac à
gravier. Mékejsuiskon
Meilleur tour en 1'20''04
A postériori, je m’aperçois que le levier d’embrayage n’est pas
assez incliné par rapport à la poignée et me casse le poignet. Je
modifie sa position dès le retour au paddock.
On se remet tranquillement de nos émotions, on partage nos
sensations avec Jean-Luc qui se sent de plus en plus à l’aise et
prend un gros panard.
On se remet en civil et on va boire quelques godets à l’apéro
tournée bolognaise organisée par le DCF. On y retrouve Félix.
Chouette ambiance où on se fait chambrer par une irlandaise qui
nous demande où elle pourrait voir ses compatriotes tordre les
géorgiens. 14 à 10, tu parles
Eric a les yeux qui brillent, de la bave à la commissure des
lèvres, je sens qu’il est content pour nous et qu’il nous envie.
Jean-Luc et moi avons passé une partie de l’après-midi un chiffon
à la main à essuyer nos meules
Jean-Luc avait prévu de dormir sur place. José lui propose un lit
douillet et un dîner pour nous tous. Encore une soirée très sympa
où on fera la fête à un Porto Vintage de 20 ans et à un
Saint-Estèphe
Je les quitte à 22h, demain y a encore du sport à l’horizon !
Dimanche 16 Septembre
Il fait 12°C, le ciel est bleu, le soleil devrait être très
présent, la journée splendide.
Arrivée au circuit à 7h55, suivi d’Eric. On part se jeter un café
lorsqu’on croise José et Jean-Luc qui nous rejoignent.
Eric nous avoue qu’il a commencé à négocier avec Sylvie pour
ajouter une pistarde dans le garage et que l’histoire est plutôt
bien engagée. A la question, «A quelle moment t’a-t-elle donné sa
réponse, avant ou après le calin ? », la réponse fut « Avant ». Et
après le calin ?!?
Les cuisses sont un peu douloureuses, la hanche couine légèrement.
Suite à la bisbille entre la direction du circuit et le DCF et
comme nous l’annonçait JP.Zimmermann lors de l’apéro, le nombre de
commissaire est réduit, les horaires des séries seront
progressivement avancées car quasiment plus de changement de
commissaire. Le problème, c’est qu’au fond du paddock, les
hauts-parleurs ne fonctionnent pas.
On se rééquipe donc.
La 1ère série du matin sert de réveil que ce soit pour les pneus,
la machine et le pilote. Rien de bien particulier si ce n’est que
je n’ai pas encore retrouvé le mode d’emploi. Sans dire que cela
me prend la tête ou m’inquiète, ça m’escagace
But don’t worry, be happy : une petite mousse, des potes, des
motos, du soleil !
José s’absente pour faire les courses et ramener le BBQ nucléaire.
Stefççç passe nous saluer au campement. Toujours très content de
voir un camion rouge et nous raconte sa journée piste avec Ducati
France sur ce même circuit l’avant-veille.
Au moment de démarrer Sarace pour la 2ième série, la batterie dans
un râle entre en hibernation
Démontage, montage de la nouvelle, Jean-Luc rentre au paddock,
cela veut dire que ma série est déjà partie ?! Merdum, on s'active
encore plus, bouton de la vie, braoum et je décolle. J'ai dû
perdre pas mal de temps car la série m'est apparue très courte.
Eric m’attend à la sortie et me confie les temps de Jean-Luc. Il
est descendu en 1’20''20. Boudiou, le vioque envoie du paté !
Le soleil tape fort, on déguste une bière pendant que la viande
grille.
José reçoit un MMS de VinceLP en goguette avec PascalA et Alaing
qui nous annonce qu'ils n'ont pas une vie facile. Gnagnagna ! Je
suggère à José une photo de groupe devant le BBQ, une 1664 à la
main sous un soleil éclatant. Nous non plus, nan mais
Eric garde le secret des temps de Jean-Luc en le faisant mariner
pendant une bonne ½ heure avant de lacher le morceau. Jean-Luc en
est tout ému, ses sensations de progrès / maitrise se sont donc
confirmées, il a gagné même si ce n’est pas le but premier de ce
type de journée, 5 secondes sur ses premiers temps
Sylvie nous rend visite. Le pseudo-accord sur la meule de piste
d’Eric a du plomb dans l’aile. J’en déduis que le calin du samedi
soir n’a pas été une performance de premier plan
Dernière série, la fatigue commence à se faire sentir mais l’envie
et le plaisir sont toujours au rendez-vous. Je tente de mieux me
positionner sur la moto, plus en fond de selle afin de pouvoir
gagner en mobilité transversale et mieux manœuvrer le sélecteur.
Il y a globalement du mieux et tente de mieux lécher mes
trajectoires que de tourner la poignée.
En sortant, je croise Elisabeth venue me faire la surprise avec
Annabelle pour voir son pôpa tourner. Quelle déception mutuelle !!
On se remet en civil et on va voir tourner les séries restantes.
Je discute quelques minutes avec Stefççç et Titi à Hotel avant de
rejoindre la famille et les potes à la parabolique.
RV est en 1'14'', une F1 remonte sur lui en 1'12''. On prend
ensuite les temps des SuperMaestro, le meilleur tourne en 1'10''.
Jean-Claude Vittecoq vient nous rejoindre.
Les moteurs arrêtent de vrombir, les JD 2007 sont morts, vivent
les JD 2008 !
Dans le grésillement des haut-parleurs, j'entends scritch scritch
scritch mono scritch demandés scritch pré-grille scritch scritch
???? Comment çà, les mono ?!? Normalement, la journée était finie.
On file en pré-grille et je croise Pascal Dommange qui m’explique
que vu qu'on a de l'avance sur le planning (plus d'1h) et que le
circuit est réservé jusqu'à 18h30, à concurrence de 30 pilotes par
séries, on peut tourner autant qu'on veut !!!
Echange supersonique de regard avec Jean-Luc, il a les yeux qui
brillent autant que les miens et on file au pas de course au
paddock !
On s'équipe en vitesse (pour une fois !), la 900SS craque du
premier coup (ça soulage et allège de laisser le fer à cheval dans
le coffre de la voiture !!) et zou en piste avec Jean-Luc. La
série comporte des monos, strada et Maestro C.
Sa 888 marche du feu de Dieu, il me distance largement dans les
bouts droits, je le reprend au freinage, je suis plus « agile »
dans le sinueux, on fera 4 ou 5 tours vraiment ensemble. Je
profite du dépassement d'un atardé pour passer Jean-Luc et prend
un peu le large.
A Alfa, un mec en 1000ssie se met au tas, interruption de la
séance.
On va pour sortir, puis on se dit qu’on s’en paierait bien une
autre tranche et on reprend notre place en pré-grille. Je retrouve
RV avec sa 23 pailletée. Il avait pris la série en cours, m'avait
aperçu au loin et cravachait pour me rattraper afin de rouler
ensemble.
Suite à notre discussion de la veille, il me propose de me montrer
les trajos. Bien sûr que je veux ! Il me fait également remarquer
que mes bracelets sont trop fermés et que ce manque de bras de
levier peut-être une explication de mes sensations étranges.
RV tournant régulièrement en 1'14 va donc me servir de locomotive.
C’est déjà plus facile, plus fluide.
Devant RV, un mec en 1000ssie se loupe dans le paf, reprend la
piste devant moi et manque de m'accrocher
Il s'intercale entre nous, un peu plus lent que moi dans les
enchainements mais plus vite dans les bouts droits. RV le laisse
passer pour continuer à me driver. Je pose le genou à Hotel, le
repose dans la parabolique. Je suis plus fluide, je me bats moins
avec la SS mais les pneus commencent à glissouiller. La série
arrive à son terme, je fais signe à RV que c’était super. Merci
encore Maître Yoda
L'envie de continuer était là, mais me manquait :
de l'essence,
de la gomme,
et du physique pour aller jusqu'à 18h30
Meilleur tour en 1'18''48 : 1,5s de gagné sans ouvrir plus mais en
soignant les trajos !
On range le barda et on se quitte avec regret après cette
magnifique journée.
Merci à Jean-Luc, José et Eric pour ces moments privilégiés.
Je repars du circuit avec en tête la chanson de Mylène Farmer :
C'est une belle journée
Je vais me coucher
Une si belle journée
Qui s'achève
Encore bravo au DCF, à Jean-Pierre Zimmermann et à toute son
équipe